Les paysages de Floriane Maels sont d'abord un aveu d'amour pour cette belle région qui fut celle de son enfance et dans laquelle elle vit depuis aujourd'hui plus de vingt ans.

C'est ensuite un hommage à la beauté de ces paysages, un tribut vibrant à la puissance de la couleur et de la lumière qui baignent ses villages. Floriane Maels aime par-dessus tout la lumière de Provence si brillante, faisant vibrionner les couleurs et les formes. Ses vues de villages provençaux jouent avec vivacité sur les contrastes colorés, vivants et purs, manifestant la massive présence du soleil, des éléments, et invite à la volupté de la perception colorée. La peinture de Floriane Maels est intense, elle nous projette et nous enveloppe dans la matière, et cela rappelle la petite phrase que Floriane entendait enfant : « Regarde », lui disait sa mère, « regarde en sentant bien  »... S'imprégner des couleurs, des formes, de la lumière, de la chaleur du soleil mais aussi des odeurs et même, dit l'artiste, de l'air de Provence qui disperse les particules de lumière d'une manière si particulière et possède le pouvoir de saturer les couleurs.

Alors ce que Floriane Maels couche sur la toile n'est pas tant un bout de Provence fantasmée ou imaginaire, mais avec son oeil sensible tel celui d'un photographe, elle sait à merveille repérer le cadre de son paysage, en fait ressortir la beauté sensible, rendre, comme en un pouvoir synesthésique, « l'âme du paysage », ce mélange indicible des sens qui transporte le spectateur au coeur de son amour de la Provence.

Pour cette artiste attachante, la peinture est un don, non seulement au sens de grâce, mais aussi et surtout, au sens d'une manière de sortir de soi, vers la nature, les choses, et les gens, une « communion » dit-elle, entre le peintre et son sujet, entre le spectateur, la toile, et le peintre. Et si pour elle peindre est aussi naturel que respirer, c'est que la respiration prend pour elle un sens bien particulier : inspirer, comme la perception à l'œuvre, expirer, comme exprimer sur la toile. Peindre est bel et bien la plus vivace des respirations.

Marie Deparis, critique d'art.

 

« Tous les arts sont comme des miroirs où l'homme connaît et reconnaît quelque chose de lui-même qu'il ignorait. »* Cette jolie phrase d'Alain résume à merveille la manière dont Floriane Maels appréhende la série des « Emergences ».

Cette série est née de la conjonction de son expérience du portrait, pour le personnage qui occupe le premier plan du tableau, et de son expérimentation de l'abstraction. En effet, c'est au moment où elle travaille ses fonds, d'abord abstraits, que peu à peu s'imposent à elle des formes signifiantes qu'elle va approfondir jusqu'à les rendre symboliques : feu, eau, air ou terre mais aussi faune métaphorique : les oiseaux, les chevaux marquent les liens entre l'homme et la nature, l'appartenance à la terre, aux éléments. Les Emergences expriment la multiplicité de l'être - homme ou femme-, son unité dans la diversité et les oppositions parfois, de la même manière que se complètent et s'opposent les éléments.

Mais aussi et surtout les Emergences semblent autant de facettes d'un miroir reflétant la complexité d'une personnalité, entre rêves et imaginaire, désir et espoir. Cette série, très particulière, et très différente des paysages par ailleurs réalisés par l'artiste, ouvre à une dimension plus métaphysique. Chacune de ses oeuvres peut se comprendre comme le pan d'un miroir kaléidoscopique de l'artiste elle-même, mais aussi à la manière de surfaces expressives dans lesquelles peut se reconnaître et se projeter le spectateur. Les Emergences s'offrent alors en miroirs de l'indicible, en ce que chaque tableau est susceptible de révéler une facette mystérieuse voire inconnue, quelque chose de l'ordre du silencieux sinon de l'inconscient, qui parle de l'artiste et en même temps du monde, des autres, de tous les autres mondes. Et en cela se fait cette « communion » si importante pour l'artiste, ce lien invisible, cette rencontre aussi imprévisible que puissante entre le peintre, sa peinture et celui qui la regarde, s'en imprègne, la reconnaît et la vit.

Marie Deparis, critique d'art.

*Vingt leçons sur les beaux-arts- 1931 - Emile-Auguste Chartier, dit Alain

 

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